Séances Qui-vive
du jeudi soir au Ciné 104 de Pantin
(organisées par
Rudolf Di Stéfano et François Nicolas)
L’année des quatre jeudis : 28 février, 30 mai, 26
septembre, 19 décembre 2013
19h-22h
104, avenue Jean Lolive – Pantin - M° Église de Pantin (ligne 5)
Entrées : 5€ [1]
Dans un
cinéma traditionnel, une séance « du samedi soir » était rythmée par
—
des
publicités qui rendaient public ce qui avait été réalisé et se trouvait
désormais accessible ;
—
des
actualités qui présentaient ce qui venait de se passer dans le moment
présent ;
—
des
bandes-annonces qui prévenaient de ce qui
allait arriver dans un proche avenir.
Ainsi
publicités, actualités et bandes-annonces
prenaient-elles en charge respectivement le passé, le présent et le futur de ce
dont l’existence était avérée dans le monde tel qu’il était. Toutes trois composaient,
ce faisant, la figure d’un moment actuel, doté de sa propre extension
temporelle.
Les
séances Qui-vive reprendront ce dispositif en le renversant : elles
substitueront, aux existences avérées dans le monde tel qu’il était, des
possibles encore inexistants dans le monde tel qu’il est. Il s’agira ainsi de
rendre public, de présenter et d’annoncer ces possibles qui s’affrontent
aujourd’hui aux impossibles, avérés ou supposés tels
(car décrétés interdits par notre monde). Ces séances voudraient en particulier
convaincre que le possible jailli d’une brèche faite dans l’impossible (plutôt
que trouvé inopinément) demeure pour longtemps une promesse qui ne s’épuise pas
dans ses premiers résultats puisque, étant la création d’un gisement (plutôt
que la découverte d’un joyau égaré), toute réalisation en conserve une aura de
larges possibilités.
Au
total, il s’agira de faire propagande (artistique et militante) pour la
possibilité de composer collectivement un nouveau moment de la pensée
émancipatrice.
« Il n’y a pas que ce qu’il
y a ! »
Ces
séances se dérouleront en deux parties.
Première
partie :
—
des
publicités manifesteront différents projets (de cinéastes, musiciens,
poètes, danseurs ou militants), autant dire des idées dont l’effectuation n’est
pas encore attestée ;
—
des
actualités présenteront les inexistants du monde, autant dire des gens,
des idées ou des œuvres qui, pour être de ce monde, y restent cependant
invisibles et inapparents (ce qui n’est pas dire inactifs) ;
—
des
annonces (faites à l’écran ou à la scène) attireront l’attention sur ce
qui, déjà arrivé, parfois depuis longtemps, reste une ressource, enfouie dans
les replis du monde et susceptible de revenir trouer notre présent vers un
futur inattendu.
Publicité
sur un projet (futur), actualité d’un inexistant (présent), annonce d’un enfoui
(passé) déploieront ainsi trois manières de nous tenir, individuellement et
collectivement, sur le qui-vive des possibles que ce monde nous barre (les
seuls possibles à dire vrai qui méritent de risquer une sortie hors de la
simple survie).
Deuxième
partie (après
entracte). Elle présentera, en lieu et place du « grand film » dans
« le cinéma du samedi soir », une contribution, personnelle ou
collective, d’un seul tenant : une pièce de théâtre, un concert, une
conférence, une chorégraphie ou un film.
*
Ciné 104,
avenue Jean Lolive – Pantin