Qui vive ? Le communisme !
Annoncer Gaza (0)
(jeudi 3 janvier 2013)
(fichier format pdf à télécharger : http://www.egalite68.fr/Qui-vive/Annoncer-Gaza-0.pdf)
Annonce............................................................................................................................................ 1
Un poème de
Jules Supervielle......................................................................................................... 2
Finalement la « Mission ‘Bienvenue
en Palestine‘ » à laquelle je participais a pu entrer dans Gaza où nous sommes
restés une petite semaine.
Cette enquête, très diversifiée, a été véritablement passionnante. Le
tournant pour moi en a été la traversée du camp de réfugiés de Khan Younes.
Je tiens ici à remercier publiquement Olivia Zemor
et Nicolas Shahshahani pour leur travail organisationnel qui, en amont, a
rendu possible ce voyage (chaque militant sait ce qu’une telle initiative
collective - notre délégation comportait 70 personnes + 25 Égyptiens - implique
de tâches accomplies anonymement).
Je vais maintenant m’attacher à rédiger un compte rendu détaillé des
rencontres que j’ai trouvées les plus marquantes et des idées qu’elles me
semblent engager pour l’avenir.
L’orientation générale qui à mes yeux se dégage de cette première visite en
Palestine est que les Palestiniens ne constituent aucunement une figure
nostalgique tristement répétée de « derniers des Mohicans » mais
qu’ils configurent tout au contraire un avenir possible pour l’humanité
toute entière en pointant un éventuel renouvellement de l’Idée communiste.
Je vais entreprendre de m’en expliquer en une série de Qui-vive « Annoncer
Gaza » dont vous recevrez le premier numéro dès ce dimanche.
François Nicolas
Au terminal de Rafah
(frontière sud de la bande de Gaza avec l’Égypte), je suis tombé, dans ma
lecture – l’attente était longue… - sur ce poème de Jules Supervielle [1].
Il m’est apparu comme résonant à distance (le poème date de 1937) avec le
cadeau que nous font les Gazaouis d’une humanité générique ; je vous le
restitue.
Rien qu’un cri
différé qui perce sous le cœur
Et je réveille en
moi des êtres endormis.
Un à un, comme dans
un dortoir sans limites,
Tous, dans leurs
sentiments d’âges antérieurs,
Frêles, mais
décidés à me prêter main-forte.
Je vais, je viens,
je les appelle et les exhorte,
Les hommes, les
enfants, les vieillards et les femmes,
La foule entière et
sans bigarrures de l’âme
Qui tire sa couleur
de l’iris de nos yeux
Et n’a droit de
regard qu’à travers nos pupilles.
Oh !
population de gens qui vont et viennent,
Habitants délicats
des forêts de nous-mêmes,
Toujours à la merci
du moindre coup de vent
Et toujours quand
il est passé, se redressant.
Voilà que lentement
nous nous mettons en marche,
Une arche d’hommes
remontant aux patriarches
Et lorsque l’on
nous voit on distingue un seul homme
Qui s’avance et
fait face et répond pour les autres.
Se peut-il qu’il
périsse alors que l’équipage
A survécu à tant de vents et de mirages.
*